Samedi 27 juin 2020, François-Régis Jasnot, Alexandre Méré et Baptiste Pochulu ont été ordonnés prêtres, en la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne. Ils ont accepté de répondre a quelques questions pour la paroisse du Bienheureux Francois Dardan.
Nous commencons avec l'abbé François Régis Jasnot, vendredi prochain un nouvel interview.
Présentation et parcours
Âgé de 34 ans, je suis l’abbé François-Régis Jasnot. Originaire de Soule (Abense-de-Haut) par ma grand-mère maternelle, je suis basque à 25 %. Pour le reste, je suis de la région de Nantes où j’ai grandi jusqu’à mes 18 ans avant de faire des études à Toulouse (classes prépa) puis à Paris, ce qui m’a conduit à obtenir un diplôme d’ingénieur chimiste (École Nationale Supérieure de Chimie de Paris) et un doctorat en physique (École Normale Supérieure). Très attaché à mes racines basques, c’est dans la capitale française, à la maison basque de Paris, que j’ai commencé à apprendre sérieusement le basque et à compléter les quelques mots appris avec mon amatxi (la transmission de la langue s’est interrompue au niveau de ma mère). Puis, au séminaire de Bayonne et en paroisse à Cambo (où j’étais en insertion pastorale), j’ai approfondi la connaissance de la langue de mes ancêtres. Je suis donc euskaldun berri. Même si j’ai grandi à Nantes, j’ai passé beaucoup de mes vacances en Soule depuis mon enfance. C’est donc tout naturellement, étant également attaché à la liturgie en basque, que, lorsque s’est posée la question de la vocation presbytérale, je me suis tourné vers le diocèse de Bayonne. Après avoir suivi ma formation pendant 7 ans, de 2012 à 2019, au séminaire de Bayonne, je suis depuis maintenant un an (année diaconale) en études à Rome.
Comment as tu reçu l’appel ?
N’étant pas issu d’une famille catholique pratiquante, je n’ai pas été baptisé quand j’étais petit. C’est à Nantes, au collège, que des amis qui allaient à l’aumônerie de l’enseignement public (AEP) m’ont proposé d’aller avec eux. Comme je me posais à ce moment-là des questions sur Dieu, sur ce qui se passe après la mort, etc., je me suis dit que je trouverai sans doute des réponses, même si ma grand-mère maternelle m’avait déjà transmis quelques éléments de la foi chrétienne. C’est donc au collège que je me suis converti, faisant l’expérience de l’amitié et de la rencontre personnelle avec Jésus, une amitié qui ne m’a plus jamais quitté. J’ai donc demandé le baptême et, après 2 années de préparation, j’ai été baptisé à 17 ans, le 9 juin 2002. C’est lors de la préparation au sacrement du baptême que pour la première fois j’ai entendu l’appel à devenir prêtre. Le chemin fut long pour discerner puisque ce n’est que 10 ans plus tard, en 2012, que je suis rentré au séminaire !
Un moment marquant de ton ordination.
Le moment que je retiens particulièrement est celui de l’imposition des mains par tous les prêtres présents à l’ordination. L’on réalise à ce moment-là que l’on appartient à un nouvel ordre, celui des prêtres, et que l’on rentre dans un presbyterium, c’est-à-dire dans l’ensemble des prêtres de notre diocèse. En quelque sorte, c’est l’entrée dans une nouvelle famille. Ce moment fut pour moi très émouvant.
Ta nomination.
Ma première nomination en tant que prêtre est une mission d’études à Rome, qui me permet de poursuivre ce que j’ai commencé en tant que diacre. J’habite au Séminaire Français de Rome, avec des séminaristes, des diacres et des prêtres de toute la France et même d’Italie. Pour les études, je suis dans une des universités pontificales de Rome, l’université de la Sainte-Croix, où j’effectue une licence (M2) en théologie morale. Cependant, pour Noël, Pâques et les mois de juillet-août, je suis au service des paroisses de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Saint-Jean-le-Vieux.
Que dirais-tu à un jeune qui se pose la question de la vocation ?
Je lui dirai tout d’abord de garder cette question de la vocation bien précieusement et de la cultiver. Nous sommes dans un monde où il n’est pas facile d’être prêtre et où ce choix est souvent incompris voire ridiculisé. Mais l’on n’est jamais déçu en faisant la volonté du Seigneur, et même si le chemin vers le sacerdoce est parfois difficile, Dieu nous accompagne toujours. Je dirai donc à ce jeune d’aller jusqu’au bout et de ne pas hésiter à contacter quelqu’un qu’il connaît pour pouvoir mieux discerner. Ce peut être un prêtre, un religieux, une religieuse ou un laïc engagé dans l’Église. Il est très important d’en parler à quelqu’un de confiance et de se faire accompagner ! S’il s’agit d’une jeune fille, je conseille exactement la même chose pour la vocation religieuse.
Une parole ou une prière qui te guide et que tu souhaites nous faire partager.
Une parole que j’aime beaucoup est celle d’un saint de notre diocèse, Saint-Michel Garicoïts : « Me voici, sans retard, sans réserve, sans retour, par amour ». Elle s’applique bien sûr pour un prêtre, mais elle peut s’appliquer à toute personne qui cherche à être un saint, ce à quoi nous sommes tous appelés.