La charité couvre une multitude de péchés
1 Pierre 4, 7-11
La fin de toutes choses est proche. Soyez donc raisonnables et sobres en vue de la prière. Avant tout, ayez entre vous une charité intense, car la charité couvre une multitude de péchés. Pratiquez l’hospitalité les uns envers les autres sans récriminer. Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres, en bons gérants de la grâce de Dieu qui est si diverse : si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme pour des paroles de Dieu ; celui qui assure le service, qu’il s’en acquitte comme avec la force procurée par Dieu. Ainsi, en tout, Dieu sera glorifié par Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen
MEDITATION
Au IVe siècle, Pacôme, jeune païen égyptien de vingt ans enrôlé de force dans l’armée romaine, est enfermé dans la caserne de Thèbes. Lui et ses compagnons manquent de tout. Ce sont alors les chrétiens de cette ville qui viennent apporter aux conscrits de la nourriture. Pacôme ne comprend pas pourquoi des gens qu’il ne connaît pas et dont il ne partage pas la foi viennent lui témoigner de la charité. C’est la bonté de la communauté chrétienne qui a permis à Pacôme de recevoir le baptême et d’être l’un des fondateurs de la vie monastique en Égypte. Tout cela à cause d’un peu de nourriture assaisonnée de charité.
L’amour devrait être le signe distinctif du chrétien. « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »* Cette charité est à mettre en œuvre dans notre vie ordinaire, là où nous sommes. Il n’y a pas de lieu où je ne puisse pas vivre cette charité envers mon prochain. Comme aumônier de prison j’ai vu à bien des reprises des détenus partager le peu qu’il leur restait avec un détenu indigent et même parfois se passer d’un bien pour le donner à un plus démuni. Cela rejoint un fameux sermon du Père Lataste aux femmes en prison : « Hier, je vous citais le cri de sainte Catherine de Sienne au sortir d’une extase où elle avait vu comme une entre lueur du Ciel ; aujourd’hui, sans avoir vu le Ciel, sans avoir été ravi en extase, moi aussi je puis, j’ai le besoin de m’écrier avec elle : j’ai vu des merveilles ! J’ai vu des merveilles ! »** On peut voir ainsi des merveilles en prison.
Fr. Patrick-Dominique Linck - Dominicain- Nancy
*Évangile de Jean ch 13, v 35.
**Sermon n° 4 du Bx frère M-J-J Lataste, o. p., prison de Cadillac, septembre 1865.