Première des communions... et après?
Ces deux derniers dimanches, une bonne soixantaine d’enfants de notre paroisse célèbre la première des communions. Impatients depuis le mois de mai, ils ont du ronger leur frein pour attendre cet automne, à cause de ce satané virus qui a retardé et contrarié tous les projets de fête familiale et spirituelle. Et l’annonce récente du couvre-feu dans notre département, avec les consignes strictes de distanciation et de mouvement en rajoute à l’inquiétude devant des lendemains inconnus.
C’est une grande joie pour nos communautés d’accueillir dans l’eucharistie dominicale, au moins de temps en temps, les jeunes générations, qui, de mercredi en mercredi sont initiés à la vie ecclésiale et sacramentelle, mais hélas participent peu ou rarement à la messe du dimanche.
A l’occasion de la première des communions, tous, enfants et adultes, se sont rendus disponibles et ont réussi à s’organiser pour participer en famille à l’une des célébrations dans 4 relais de la paroisse. Comme quoi, quand on veut, on peut... au moins exceptionnellement !
Le passé récent, nous le connaissons : les enfants et leurs parents sont hélas les grands absents de nos assemblées dominicales.
Qu’en est-il du futur ? L’avenir le montrera, bien évidemment. Mais l’expérience des années passées récentes, montre que l’habitude prise de l’absence reprend aussitôt le dessus pour les mois et les années qui suivent. Même celles et ceux qui prolongeront leur initiation chrétienne jusqu’à la confirmation ne se montrent pas plus fidèles à l’eucharistie dominicale qu’auparavant.
Devant ce constat qui peine et fragilise nos communautés, faut-il penser que la 1ère communion n’est plus pour beaucoup qu’un rite social ou familial qui marque une étape importante dans la croissance de l’enfant et de sa place dans la famille ? Faut-il y voir en même temps l’expression d’une indifférence religieuse ? Certes, on n’a rien contre l’Eglise ni contre la religion, mais on n’a rien pour, non plus ! En tout cas on ne le manifeste pas !
Qu’en est-il de la reconnaissance de la dimension spirituelle de nos existences ?
Qu’en est-il de notre attachement à Jésus qui nous aime et nous invite à le suivre ici et aujourd’hui, jusque dans la vie éternelle ?
Qu’en est-il du lien entre ce que nous croyons et ce que nous pratiquons ?
Autant de questions qui traversent mon esprit et ne trouvent pas de réponse claire...
Le Saint Esprit est à l’œuvre, aujourd’hui comme hier, j’en suis sûr... Mais comme j’aimerais comprendre comment il travaille et quelle Eglise il façonne dans notre paroisse !
Peut-être, un jour, je comprendrai !
Mais d’ici-là, je lui demande de m’aider à avancer malgré tout, simplement et fidèlement... même si je ne comprends pas tout !
p. Dominique Errecart, curé