En ce deuxième dimanche de l’Avent, le Pape François a offert un commentaire de l’Évangile du jour avant de prier l’Angélus depuis la fenêtre du Palais apostolique. Il est revenu notamment sur la figure de Jean Baptiste, qui invite les croyants d’aujourd’hui à vivre une authentique conversion, en plusieurs étapes.
Il «proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés», rapporte saint Marc au début de son évangile (Mc 1,4). Jean Baptiste, l’humble précurseur de Jésus Christ, ouvre aussi aux croyants une voie: celle de la conversion. Celle-ci n’est pas réservé qu’au temps du Carême. L’Avent aussi est un «chemin de conversion», selon l’expression de François. «Dans la vie morale et spirituelle, la conversion signifie passer du mal au bien, du péché à l'amour de Dieu», a précisé le Pape.
«Le chrétien n'est pas un fakir»
Cela qui veut vivre ce passage doit traverser plusieurs étapes: «la douleur pour les péchés commis, le désir de s'en débarrasser, l'intention de les exclure de sa vie pour toujours». Il s’agit de se détacher de «la mentalité mondaine, l'estime excessive pour le confort, l’estime excessive du plaisir, le bien-être, la richesse», a expliqué le Souverain Pontife. Jean-Baptiste nous montre l’exemple par son austérité.
Le détachement de la mondanité «n’est pas une fin en soi», a averti le Pape, «ce n’est pas une ascèse simplement pour faire pénitence: le chrétien n’est pas un fakir !» s’est-il exclamé. La conversion implique «la recherche de Dieu et de son royaume». «Mais ce n'est pas facile, car de nombreux liens nous maintiennent proches du péché: l'inconstance, le découragement, la malveillance, les environnements nocifs, les mauvais exemples», a reconnu le Pape. On peut aussi expérimenter le silence de Dieu dans la prière, l’aridité des phases de désolation. Alors on se décourage, au risque de rester dans «les "sables mouvants" d'une existence médiocre».
Prie, marche, et tu iras de l'avant
Que faire en pareille situation? Se rappeler que «la conversion est une grâce», «à demander à Dieu avec force», a conseillé le Saint-Père, car «personne ne peut se convertir avec ses propres forces». Et aussi regarder plus loin, vers ce qui est promis: nous nous convertissons «dans la mesure où nous nous ouvrons à la beauté, à la bonté et à la tendresse de Dieu». «Prie, marche et il y aura toujours un pas fait en avant», a résumé le Pape.
François a conclu sa méditation en invoquant la Vierge Marie, afin qu’elle aide chacun à vivre cette conversion, faite de détachement et d’ouverture à l’amour de Dieu.