Pourquoi es-tu là à ma porte,
Alors que s’approche le temps de Noël?
Quelle idée de mettre un arbre –pas très grand- mais un arbre tout de même
A l’intérieur de ma maison !
Ta place n’est-elle pas parmi tes frères dans la forêt ?
Celui qui t’a coupé et vendu,
Sait-il que tu réveilles en moi le souvenir d’un temps où le sapin était le seul ornement du foyer, la seule note de verdure qui persistait au coeur de la montagne enneigée,
alors que la nuit tombait très tôt et ensevelissait toute vie dans son manteau un peu inquiétant…
Alors, la lumière de Noël, la fête au coeur de l’hiver était attendue avec un désir d’autant plus fort.
Et on s’habillait le cœur d’attente fébrile comme on paraît le sapin …
Seigneur, aujourd’hui le sapin qui entre dans ma maison me dit qu’au plus sombre des jours ta lumière persiste, qu’elle résiste aux rigueurs de l’hiver et que ton nom est espérance.
Vie plus forte que la mort. Attente du printemps.
Le sapin que je dresserai pour accueillir mes amis fera de ses branches un refuge,
une hôtellerie pour les santons de la crèche,
ces pauvres de Bethléem, réfugiés sous sa protection comme les oiseaux l’hiver.
Sapin arraché à nos forêts pour notre joie,
ton odeur emplit la maison.
Qu’ainsi la joie de Noël se diffuse à tous ceux qui entreront sous mon toit.
Que chacun puisse y trouver amitié, refuge, protection,
que la Sainte famille de Bethléem y soit accueillie en la personne des plus petits.
Soeur Marie-Annick, marianiste