Billet d'humeur

Billet d'humeur

Un petit million, ça vous irait ?

Attention, il ne s’agit pas d’un petit million en cadeau exceptionnel, une fois en passant ! Non, un petit million chaque mois. Avouez que ça vous tenterait... Mais, en y réfléchissant, vous-vous dites peut-être que vous ne sauriez pas quoi en faire ! Trop, c’est trop. A bas la démesure !

Et pourtant, quelques joueurs professionnels de football, touchent des millions  chaque mois ! Oui, vous lisez bien... Des millions d’euros chaque mois : Neimar, au PSG a un salaire brut de 3 millions... Mbappé, 2 millions seulement, mais ça devrait sérieusement augmenter cette année ! Griezman, au FC Barcelonne, 2,9 millions. Mais accrochez-vous:  Messi, attaquant au FC Barcelonne également,10 millions.. Oui, vous lisez bien, 10 millions d’euros chaque mois !  

Il y a mieux encore : le boxeur anglais Floyd Mayweather (42ans) trône en tête du classement avec une fortune estimée à 825 millions d’euros, sachant que les 2 derniers combats lui ont rapporté plus de 450 millions d’euros. Et tant d’autres... 

Ainsi, les stars du football, du tennis, du basket ou du golf, gagnent chaque année des dizaines de millions d’euros grâce à leurs performances et aux sponsors. Selon Eurosport, Roger Federer aurait gagné 67 millions de dollars en 2015, dont 58 millions de la part des sponsors. Novak Djokovic et Rafael Nadal auraient gagné la même année respectivement 48 millions et 32 millions de dollars. En 2016, c’est Tony Parker qui décroche la palme du sportif français le mieux payé avec 19 millions d'euros de salaire.

Il n’est pas étonnant que des chiffres astronomiques comme ceux-là, fassent tourner la tête de nos ados et plus encore de leurs parents. Dès qu’un gamin touche un ballon, ils le voient déjà auréolé de gloire et de fortune. Oui, il y en a que ces chiffres font rêver ! Moi ça m’écœure plutôt!

Non parce qu’ils sont doués, et je sais qu’ils ne sont pas arrivés à ce niveau par hasard, mais à force de renoncement et de travail, d’abnégation et de sacrifices, des larmes aussi. 

Mon écœurement vient du fossé scandaleux creusé entre ces salaires et ceux des spectateurs qui parfois sont des chômeurs ou de simples ouvriers. Avec leur maigre salaire, ils vont les applaudir chaque semaine dans les stades pour se détendre et rêver certainement. Et que dire, de tous ceux qui n’ont rien, obligés de faire la manche devant les stades ou devant les magasins, devant les églises ou dans la rue, dépendants de la charité publique et des associations d’entraide, qui, elles-mêmes vivent de la générosité des donateurs et des bénévoles. D’un côté, une longue et humble chaîne de solidarité. De l’autre, une pluie de billets et de chèques, poussant à la consommation et à la parade : voitures de luxe, mode, plateaux de télévision, interviews, scandales... 

Quelle gifle pour les agriculteurs qui tirent souvent le diable par la queue, assommés de dettes, et pressés par les banques ! Qu’en disent les professionnels privés de travail en cette période de pandémie imposant la fermeture de leur outils de travail ? 

Verra-t-on un jour une rébellion ? Assistera-t-on à une dénonciation en règle de ce système scandaleux qui crache sur la figure des peuples qui ont faim et froid, des familles qui survivent au milieu des gravats de leur maison détruite par la guerre et le terrorisme ? 

Je comprends que nous ayons besoin de rêver ! Mais n’y a-t-il pas une limite de décence envers les bas salaires qui sont majoritaires et surtout envers ceux qui n’ont rien ?

Ces dernières mois, on a porté sur la place publique et dénoncé comme de juste, la pédophilie, l’inceste, la violence faite aux femmes, l’inégalité des salaires entre hommes et femmes... A quand le scandale des salaires exorbitants et prohibitifs dans le milieux du sport ?

 

p. Dominique Errecart, curé