Confirmés ou pas ?
Ce dimanche de confirmation dans la paroisse me donne l’occasion de réfléchir avec vous sur le sens de ce sacrement aujourd’hui.
La plupart d’entre nous avons été confirmés alors que nous étions enfants ou adolescents. Ce sacrement était inscrit naturellement dans le calendrier familial comme un rite systématique auquel nos familles nous inscrivaient volontiers. Pour nos parents ce rite avait pourtant bien moins d’importance que la profession de foi que l’on appelait auparavant la ‘grande communion’. Celle-ci était pour nos familles l’occasion de rassembler toutes les générations d’abord à l’église puis autour de la table. Le communiant recevait alors la première montre, le missel, et quelques billets qui constituaient ses premières économies. C’était comme un rite de passage de l’enfance vers le monde des plus grands. L’entrée dans l’adolescence où chacun entrevoyait déjà son futur métier et le chemin à parcourir pour y arriver.
Aujourd’hui, la situation sociale et le rapport au religieux ont bien changé. Beaucoup d’enfants arrêtent la catéchèse après la 1ère communion, plus sensibles à l’offre sportive qui est dans l’air du temps. Pour les parents cela ne pose pas question d’autant qu’ils pensent que leur enfant est capable de choisir par lui même son adhésion ou pas à la religion dans laquelle ils l’ont initié dans les premières années de sa vie. Qu’en serait-il s’ils avaient la même position sur les questions alimentaires ou sanitaires, sur la politesse ou la sécurité ? Dans ces domaines, les parents n’hésitent pas, heureusement, à garder leur autorité même si l’enfant rechigne en montrant souvent son désaccord.
Par bonheur, certaines familles encouragent leurs petits à continuer la catéchèse au moins jusqu’à la confirmation qui, dans notre paroisse, est proposée en 6ème, c’est à dire à la 1ère année de collège. C’est une manière d’entrer dans l’adolescence dans la continuité du chemin parcouru à la rencontre de Jésus et de son message évangélique, et en approfondissant l’identité chrétienne dans un contexte social où l’enfant a besoin de repères clairs notamment au niveau des valeurs qui peu à peu éclaireront ses choix de jeune adulte.
Dans le tohu-bohu actuel où l’on nivelle tout par le bas et où il est de bon ton de dénigrer la religion catholique, il est réconfortant de rencontrer des familles qui ont le profond souci d’accompagner leurs jeunes sans leur lâcher la main trop tôt. Souhaitons que l’Esprit saint qui est donné en plénitude dans le sacrement de la confirmation trouve en chacun d’eux une place disponible pour les guider discrètement sur les chemins de la vie. Ils en auront bien besoin dans le labyrinthe vers lequel on les entraîne malgré eux et malgré nous !
Confiance ! L’Esprit de Celui qui a vaincu la mort en ressuscitant, est plus que jamais à l’œuvre, même s’il travaille en silence. Chacun sait que la forêt qui lève fait moins de bruit que l’arbre qui tombe. Zato Izpiritua !
p. Dominique Errecart, curé