«Son amour de l’Eucharistie a fondé et entretenu son rapport à Dieu», le cardinal Vallini rapporte que le jeune homme participait tous les jours à la messe et restait de longs moments en adoration devant le Saint Sacrement. Il répétait que «l’Eucharistie était son autoroute pour le ciel». Carlo avait un rapport personnel, intime et profond avec Jésus, qui était «son Ami, son Maître, son Sauveur, la force de sa vie et le but de tout ce qu’il faisait», il puisait dans l’énergie du Seigneur pour faire du bien aux autres. Il récitait aussi chaque jour le chapelet, il parlait de ce moment comme du rendez-vous galant de sa journée et taquinait sa mère, Antonia, en affirmant que la Vierge était la seule femme de sa vie.
Outre la prière, la mission est l’autre trait distinctif de la foi héroïque du jeune bienheureux, explique le cardinal Vallini. Il éprouvait un «ardent désir», celui de faire connaître Jésus au plus grand nombre de personnes possible. Il le fit d’abord par l’exemple de sa vie, partout, au quotidien, avec spontanéité, quitte à devoir affronter «des incompréhensions, des obstacles, et à être parfois pris en dérision».
Il faisait preuve d’une «capacité extraordinaire» à témoigner des valeurs auxquelles il croyait etdéfendait ainsi «avec ardeur» la sainteté de la famille et la sacralité de la vie, suscitant l’admiration. «Le nouveau bienheureux représente un modèle de force, libre de toute forme de compromis, conscient que pour rester dans l’amour de Jésus, il est nécessaire de vivre concrètement l’Évangile», affirme le prélat. Sur la route de l’école, le jeune garçon s’arrêtait pour parler aux sans-abris et les écouter, leur laissant parfois un peu de son argent de poche ou son goûter. Il était soucieux des pauvres, des handicapés, des personnes âgées. Il voyait le visage de Jésus dans celui des personnes tenues en marge de la société. «Carlo ne s’est jamais replié sur lui-même», c’est «une vie lumineuse toute donnée aux autres, comme le Pain Eucharistique», explique le cardinal Vallini.
Pour faire connaître Jésus, le jeune garçon utilisait les outils de son temps. Pour lui, grand passionné d’informatique, Internet était un «don de Dieu et un instrument important pour rencontrer les personnes et diffuser les valeurs chrétiennes» affirme le prélat italien. Internet n’était pas un lieu de fuite mais de rencontre, de partage, de respect réciproque. Il n’en était pas esclave et rejetait le cyberharcèlement, explique le cardinal Vallini.
Carlo Acutis avait créé un site internet présentant plus de cent miracles eucharistiques ; devenu par la suite l’objet d’une exposition présentée dans le monde. Il s’en servait aussi auprès des plus petits que lui à qui il faisait le catéchisme dès son quatorzième anniversaire.
À la fin de sa vie, face à l’épreuve de la maladie, Carlo s’abandonna pleinement dans les bras de la Providence, sous le regard maternel de Marie. Il répétait : «Je veux offrir toutes mes souffrances au Seigneur, au Pape et à l’Église», faisant preuve d’une grande maturité chrétienne souligne le cardinal Vallini, qui «nous stimule et nous encourage à prendre la vie de foi au sérieux».
Le jeune Carlo Acutis, premier bienheureux du XXIème siècle, a montré que la sainteté était un objectif atteignable par tous, explique le prélat, et non quelque chose d’abstrait réservé à quelques-uns.
Le cardinal Vallini, légat pontifical, espère que sa vie sera «un modèle pour les jeunes» afin qu’ils ne cherchent pas seulement «la gratification d’un succès éphémère mais celles des valeurs pérennes que Jésus suggère dans l’Évangile : mettre Dieu au premier plan, dans les petites et les grandes circonstances, et servir ses frères, surtout les derniers».
Décédé en 2006, Carlo Acutis, enfant de Lombardie, a été enterré, selon sa volonté, à Assise où il passait ses vacances, sur les terres de saint François. «Le programme de vie de Carlo : être toujours uni à Jésus, son amour pour l’Eucharistie, sa dévotion à la Vierge, ses actions montrant son amitié pour les pauvres, le rapproche de la spiritualité du Poverello d’Assise» ; Saint François avec lequel il est désormais lié par «des fils d’or» attrayants, au-delà des distances du temps et de la diversité de leurs personnalités, a expliqué Mgr Sorrentino, évêque du diocèse d’Assise-Nocera-Gualdo- qui a officiellement demandé à l’Eglise d’accueillir Carlo Acutis parmi les bienheureux ce samedi.